Perrine Rouillon ... Née à Tunis, elle a passé enfance et adolescence aux quatre coins du monde avant de s'installer à Paris. Elle a travaillé dans le cinéma en tant que cadreuse et chef-monteuse. C'est en 1970 que le personnage de la Petite Personne a vu le jour, l'entraînant vers l'écriture et l'amenant à devenir l'héroïne de plusieurs de ses livres. A eux deux, l'air de rien, ils s'interrogent sur : l'existence, la création, la mort ... c'est très efficace, très simple, très drôle. D'une certaine façon, ça me fait penser à "la linea", de Osvaldo Cavandoli, vous vous souvenez ?, ce dessin animé, cette ligne tracée par une main, d'où surgissait une silhouette de bonhomme qui avançait le long de cette ligne et à qui la main faisait rencontrer tout en tas d'obstables qui faisaient inévitablement râler la silhouette ... !!

Nantes Livres Jeunes a dit d'elle (et je partage cet avis, c'est pourquoi je vous le livre ici !) : "Créatrice d'un univers qui n'appartient qu'à elle, celle-ci instaure en effet un dialogue entre un créateur (l'auteur) et sa créature (en l'occurence un irrésistible gribouillage auto-proclamé personnage)". Bref, à découvrir d'urgence si vous ne connaissez pas encore ce duo plein d'humour ! Comment ? Bin, en commençant ici, par exemple, où elle a été tutrice de Noir, ado de 12 ans (en 2003), pour la création de son site, lors d'un atelier autobiographique : vous y verrez un portrait chinois pas banal de Noir, interrogé par la Petite Personne. Et pour poursuivre ? Bin, j'espère que le(s) résumé(s) qui suit vous donnera envie de faire un petit tour dans votre bibliothèque ou librairie préférée !

 

Couverture de "Tu me dessines"

Tu me dessines et tu me regardes pas, éd. Le Seuil, 2004

Une ombre féminine, pinceau à la main, nous expose à la première page, son ambition : "Tout ! Voilà ce que je vais dessiner ! De la première à la dernière lettre de l'alphabet : des armées, des bateaux, des châteaux, des dragons, des étoiles, des forêts des géants ... le monde entier de A à Z !".

Mais, à première vue, elle ne s'en sort pas si bien que ça ! Son premier jet ne lui plaît pas du tout : "Oups ! Qu'est-ce que c'est que ça ?! C'est pas du tout ce que je voulais dessiner ! Je n'ai plus qu'à recommencer !".Mais "ça", déjà très vivant, ne compte pas laisser l'illustratrice tourner la page et l'oublier aussi facilement, et crie : " Hé ! Y a quelqu'un là !!".

S'ensuit un dialogue animé, qui m'a fait mourrir de rire, entre l'illustratrice : "Qu'est-ce qu'il veut le gribouillis ?!! Tu sais, t'es vite vu, t'es pas très ... pas très élaboré, bâclé, vite vu quoi !", "Tu préfères que je te mette à "B comme bouse" ou à "G comme gribouillis"?" , et sa création qui veut exister, se trouve très réussie, et le revendique en s'imposant sur toutes les pages et en tenant tête à sa créatrice.

Cette dernière, doutant un moment de son talent, finit par reprendre confiance et se révéler enthousiaste face à l'incroyable expressivité de ce petit personnage, capable de faire voir n'importe quoi en le mimant simplement : "Sauvée ! Je le tiens le monde ! Petit tout". L'illustratrice accepte alors de le regarder, de le garder, et de le laisser "illustrer" son abécédaire qui finit logiquement sur un "zzzz" de fatigue de tout le travail qu'ils ont accompli.

 

Couverture du Diable, de l'amoureux et de la photocopine

Le Diable, l'amoureux et la photocopine, éd. Le Seuil,

Je ne l'ai pas lu encore, mais en cherchant à me renseigner sur Perrine Rouillon, j'ai trouvé un résumé de la deuxième histoire du recueil, intitulée "Le Pari" : celle-ci débute par le souhait de l'auteur de voir la Petite Personne chanter ses louanges, parce que, dit-elle, "c'est moi qui t'ai créée". Seulement voilà : la Petite Personne n'est pas croyante et va se livrer alors à démontrer l'inexistence de sa créatrice ou la nécessité d'en nier l'existence !!

Moi, ça me donne envie ... pas vous ?

 

Dollar